Histoire du couteau corse
Un peu d'Histoire
La Corse a en matière de couteau régional, autant de diversité qu'elle peut en offrir en matière fromagère. En effet, les couteaux corses étaient aussi nombreux que le sont les fromages corses. Chaque région ayant ses propres spécificités coutelières. Aussi n'était-il pas rare de trouver des modèles de couteaux corses différents à seulement quelques kilomètres de distance. Le couteau niolin ne ressemblait en rien au couteau balanin ou de la castagniccia. Il est cependant un aspect qui ne dérogeait lors de la réalisation des dits "couteaux corses" s'étaient leur fonctionnalité. Le couteau en Corse ,comme ailleurs, était tout d'abord un OUTIL, il devait à ce titre être capable de supporter ce pour quoi il avait été conçu. D'où la diversité des formes des matériaux utilisés pour leur fabrication. Chaque forgeron était alors capable de réaliser le couteau demandé en suivant "le cahier des charges" qui lui avait été fourni. Le seul "couteau corse" qui pouvait donner l'illusion d'une uniformité était le Stylet, dague de défense et de chasse que chaque corse, homme et femme,ceignait à la ceinture et arborait plus ou moins fièrement selon qu'il est été ou non ouvragé.Deux types de stylets étaient d'usage le stylet de type corse et le stylet de type génois. Le stylet corse ayant un double tranchant contrairement au stylet génois qui lui n'avait qu'un seul tranchant. Ces stylets donc représentaient le seul couteau corse qui n'avait aucune fonction d'outil, mais paraissait plutôt avoir une fonction d'arme de défense ou de dague de chasse. Dans le deuxième cas elle ne servait uniquement qu'à porter l'estocade finale et n'entrait en rien en jeu lors du dépeçage. Il en fut ainsi jusqu'au moment de l'ère industrielle qui vit se développer la fabrication de couteaux à échelle industrielle. Ce qui tua le couteau corse artisanal jusqu'à l'époque du "riacuistu "(1975 environ) durant laquelle plusieurs couteliers insulaires décidèrent de faire renaître la production du couteau corse à partir de très rares modèle anciens retrouvés dans les greniers ou de modèles sortis de leur imagination fertile et créatrice.
Le Riaquistu réapropriation de la coutellerie corse.
Entre le début de l'ère industrielle et le "riacuistu" une foultitude de couteaux corses fantaisistes virent le jour et inondèrent le marché local et national cristallisant l'image donné par Prosper Mérimée dans "Culomba" ou "Mattéo Falcone" d'une Corse violente et vengeresse en cherche incessante de "Vendetta" ... Le mot était lâché.... en même temps que naissait le couteau corse d'importation...Avec ou sans tête de maure, avec ou sans inscriptions vengeresses qui la plus part du temps étaient rédigées en idiome italien...Des couteaux corses qui n'avaient de corse que le nom qu'on leur donnait et la pseudo origine que leur producteur leur attribuait...En général ces couteaux étaient fabriqués sur le continent par des couteliers renommés ce qui leur conféraient une solidité et un tranchant qui n'étaient pas négligeables. Aujourd'hui encore certain couteliers continentaux jouissant d'une réputation solide et d'un pignon sur rue incontestable continuent à déverser du couteau corse en veux-tu en voilà dans toutes les échoppes touristiques insulaires ou non d'ailleurs. Couteau qui la plupart du temps est fabriqué en sous-traitance par des usines chinoises avec un acier chinois dont la qualité médiocre n'est plus à démontrer !
Chinoiserie et compagnie ...
Le couteau corse n'est pas un couteau sur lequel il suffit de graver une tête de maure ou un écusson corse mais est un couteau réalisé et conçu par des couteliers locaux avec une qualité et des matériaux qui n'ont d'égal que le talent de ceux qui les fabriquent. Malheureusement là aussi il faut être méfiant ...Ainsi, la répression des fraudes a-telle contraint certains "pseudos couteliers insulaires saisonniers" à modifier l'inscription de leur présentoirs en "Assemblé en Corse" au lieu de "Fabriqué en Corse" énorme différence que ne semblaient pas déranger plus que ça les sus-dits "couteliers"... Sachez toutefois que très peu de gens de la profession affublent leur couteau d'une inscription vengeresse, ou d'une inscription de mauvaise qualité qui ne tiendrait pas à l'utilisation ou même d'une tête de maure aux yeux bridés...